ÉTUDE DE CAS |CHILI : INCENDIES D’EGLISES

Le 18 octobre 2020, deux églises ont été pillées et incendiées à Santiago, l’église historique San Francisco de Borja et l’église de l’Asunción. Un groupe de manifestants cagoulés a crié : « Qu’il s’effondre, qu’il s’effondre », tandis que le dôme de l’église d’Asunción, connu sous le nom de « paroisse des artistes », était consumé par le feu.

Les attaques contre les églises historiques ont eu lieu à l’occasion du premier anniversaire de manifestations antigouvernementales généralisées. Connues sous le nom de « Estallido social » ou explosion sociale, les manifestations ont d’abord éclaté le 7 octobre 2019 avec l’opposition des étudiants à une hausse des tarifs du métro de Santiago. Cependant, elles se sont rapidement transformées en une critique plus large des préoccupations sociales et économiques.^[2] À leur apogée, plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue.^[3]

D’abord pacifiques, les affrontements ont dégénéré en violences avec des émeutes et des actes de vandalisme généralisés visant les infrastructures publiques, notamment la destruction des stations de métro de Santiago. Il y a eu 30 morts et plus de 3000 blessés lors de ces troubles. Le 19 octobre 2019, le Président chilien Sebastián Piñera a annoncé l’état d’urgence et déployé l’armée dans toute la capitale.

Le mécontentement social initial a duré plus de trois mois, se réduisant par la suite en manifestations sporadiques à travers le Chili. C’est lors de ces manifestations, entre octobre 2019 et octobre 2020, que des témoignages de pillages et de destructions d’églises ont été signalés. Au final, 59 églises - 53 catholiques et six évangéliques - ont été vandalisées et endommagées dans huit villes à travers le pays.^[5]

Les violences comprenaient des incendies criminels, pillages, profanations du Saint Sacrement, perturbations d’offices religieux, et des dommages causés aux portes et portails d’églises. Lors de certains incidents, des bancs d’église et des statues religieuses ont été utilisés pour construire des barricades, et des pierres ont été jetées dans des vitraux.^[6]

Bien que les autorités chiliennes aient condamné ces actes, et malgré les appels de l’Église à enquêter (dans certains cas, les auteurs des crimes étaient connus^[7] ), il n’y a pas eu d’enquête officielle approfondie.^[8]

SOURCES